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RECHERCHE VÉGÉTAL Un jeu de données sur les essences françaises

Petit échantillon de bois en forme de crayon extrait du tronc des arbres.

Une équipe de scientifiques français a publié XyloDensMap, qui rassemble des informations sur 156 espèces d’arbres du territoire métropolitain. Les applications potentielles sont diverses : recherche, comptabilité carbone...

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Des chercheurs français ont mis au point XyloDensMap, une base de données sur 156 essences d’arbres de la France métropolitaine. Ce travail, publié dans la revue Scientific Data (1), est une grande première. L’équipe a levé un verrou technologique pour réaliser les mesures et mettre au point cette somme d’informations.

« Toutes les mesures ont été faites sans que l’on ait besoin de toucher aux carottes de bois (2) », explique Jean-Michel Leban, directeur de recherche à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), coauteur de l’étude. Les échantillons, prélevés parmi ceux de l’inventaire forestier national (IFN), passent tout d’abord dans un scanner médical. Les images obtenues sont ensuite traitées. C’est cette opération qui prend le plus de temps. En effet, il faut environ une heure pour passer 1 500 échantillons dans le scanner, puis une semaine pour traiter les images obtenues.

Passage des bâtonnets de bois au scanner. (© Jean-Michel Leban)

La densité du bois, un paramètre clé

Au total, les chercheurs ont analysé plus de 110 000 échantillons représentatifs de l’ensemble des forêts de l’Hexagone. Le traitement des images permet d’avoir accès, entre autres, à la densité moyenne du bois.

« Cette densité est liée aux propriétés mécaniques du bois, mais aussi à ses différentes fonctions, c’est-à-dire le soutien mécanique, la circulation de l’eau, etc. Et c’est un paramètre clé pour le calcul du stockage de carbone », explique Henri Cuny, ingénieur forestier à l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), également coauteur de l’étude.

Une des applications premières est le calcul des stocks et des flux de carbone, un enjeu crucial en lien avec le changement climatique. Les données peuvent à ce titre intéresser les gestionnaires forestiers, afin de maximiser la capacité de stockage des surfaces boisées, en jouant sur le choix des essences pour les nouveaux peuplements.

Mais ce jeu de données est également à destination du monde de la recherche et des enseignants. « Nous avons aussi décliné le contenu sous forme de fiches pour les vingt et une espèces les plus importantes en France », complète Jean-Michel Leban.

Si ce travail se focalise plutôt sur les essences sylvestres, les arbres en ville sont tout à fait susceptibles d’être concernés. « Par exemple, le séquoia est peu présent dans nos forêts. On pourrait faire des échantillonnages complémentaires dans les villes, pour voir si on peut l’utiliser en milieu forestier, illustre Jean-Michel Leban. Par ailleurs, dans le cadre de plantations de type Miyawaki – une méthode qui consiste à planter de jeunes arbres de manière très dense –, on m’a déjà demandé des valeurs de densité du bois de certaines essences. » Toutes les données récoltées par les chercheurs sont en libre accès sur Internet.

(1)Henri Cuny, Jean-Michel Leban, Jean-Christophe et al. (2025) : « XyloDensMap: a georeferenced dataset for the wood density of 110,000 trees from 156 European species in France ». Scientific Data.
(2)Petit échantillon de bois en forme de crayon extrait du tronc des arbres à l’aide d’un outil appelé tarière de Pressler.

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